Dimanche 22 janvier, le peuple de gauche s’est offert un beau débat à trancher dimanche 29. Un vrai choix d’avenir.
Ado, j’ai choisi de m’engager au Parti socialiste plutôt que dans d’autres formations de gauche parce que je voulais avoir prise sur le réel, changer le monde en actes et pas seulement en paroles. Parce que j’avais le sentiment _ quoi de plus normal à 16 ans que d’avoir des sentiments en politique ? _ , devenu au fil des années une conviction profonde, que la transformation de la société réclame de mettre les deux mains dans le cambouis, de surmonter les épreuves, d’être parfois ébranlé, souvent enthousiaste. De garder ses rêves, en s’efforçant de tracer le chemin pour les rendre réalisables. De ne pas céder aux postures trop faciles. Et surtout, de ne jamais renoncer à changer le cours des choses.
Des élus, des militants et des citoyens comme moi, il y en a des milliers à travers la France. Qui agissent, doutent, débattent, se remettent en cause et avancent. Encore et toujours.
Qui ont tous lourdement chuté le 7 janvier et le 13 novembre 2015, qui se sont relevés. Charlie un jour, Charlie toujours.
Nous voilà à l’heure du choix. Je suis fidèle aux miens, à la grande famille de la gauche social-démocrate et républicaine, qui réforme et agit.
Dimanche prochain, je ne veux pas tourner une page, je veux en écrire une nouvelle.
Sur cette nouvelle page, j’attends un paragraphe sur la lutte contre la pauvreté grâce au revenu décent (1), un autre sur la priorité à la petite enfance parce que beaucoup se joue entre 0 et 3 ans (2), un troisième sur l’Europe qui doit profondément changer pour ne pas perdre les Européens en chemin, en restant fidèle à elle-même et au couple franco-allemand, en ouvrant un nouvel horizon avec l’Afrique (3), un quatrième sur la société de l’engagement citoyen qui est à l’œuvre partout autour de nous et qui doit encore s’élargir avec le service civique pour toutes et tous, ce nouveau creuset républicain qui manque cruellement à la France, (4) et aussi un paragraphe pour l’égalité entre les femmes et les hommes car qui peut comprendre encore qu’en 2017, « à travail égal, salaire égal » ne soit toujours pas une réalité (5) ?
Alors, si je me suis engagé avec Manuel Valls, c’est parce qu’il a le projet, la stature et l’expérience de l’homme d’Etat, pour écrire cette nouvelle page de notre histoire.
Chacun d’entre nous, en tant que citoyen du peuple de gauche, a ses enthousiasmes et ses déceptions, ses rêves et ses responsabilités.
A l’heure du choix du futur président de la République, il nous faut réconcilier tout cela dans un seul projet et un seul candidat (vous voyez, il reste au moins une synthèse à faire !)
Et, ne pas céder aux idées toutes faites. Non, il n’y a rien d’enthousiasmant pour la gauche à rêver d’un monde nouveau dans lequel la puissance publique distribue la même somme au plus puissant et au plus pauvre. Non, la gauche n’a pas perdu l’élection présidentielle. Non, nous ne sommes pas condamnés à devoir arbitrer entre le nationalisme de Mme Le Pen et le conservatisme de M. Fillon. Non il n’y a pas l’homme providentiel qui aurait vu la lumière et tous les autres qui n’auraient plus qu’à l’éteindre en sortant.
Oui, c’est l’heure du choix pour le peuple de gauche.
Aux urnes citoyennes et citoyens, pour la gauche réformiste, pour Manuel Valls.
Les références renvoient aux pages du projet de Manuel Valls « Une République forte, une France juste » : (1) p. 42 (2) p. 21 (3) pp. 11 à 16 (4) p. 19 (5) p. 24