Faire barrage à la révolution conservatrice et nationaliste
Comme tous les électeurs de gauche qui ont vécu le 21 avril 2002, je n’ai aucune envie de revivre ce scénario noir.
Je fais partie de celles et ceux qui se sont engagés en politique en faisant campagne pour le « oui » à Maastricht, et à la veille du grand désastre électoral de la gauche en 1993.
Tout y était déjà, ou presque : l’affaissement progressif de l’Europe, la montée de l’extrême-droite, la division chronique de la gauche de gouvernement.
En 2017, un Brexit et un Trump plus tard, nous revoilà, peuple de la gauche de France, appelés à désigner notre candidat. Non, la gauche n’est pas condamnée à être un témoin passif en 2017, pour peu que nous ne fassions pas l’impasse sur l’élection présidentielle. Oui, pour la gauche en 2017, la victoire est possible.
Ce serait une tragique erreur que nos divisons contribuent à laisser les électeurs de gauche devoir choisir in fine la révolution conservatrice de François Fillon pour contrer la révolution nationaliste de Marine Le Pen. Les conséquences pour des millions de Français et notamment les classes populaires seraient catastrophiques. Notre responsabilité collective est d’autant plus grande.
Faire un choix clair et écrire ensemble un projet de gauche pour la France
Les enjeux sont clairs, à chacun de prendre ses responsabilités et personne ne peut sérieusement soutenir qu’une candidature à la présidentielle s’improvise en quelques jours.
Pour ma part, je fais le choix de m’engager comme je l’ai toujours fait, clairement et nettement. Je veux contribuer au rassemblement de ma famille politique, de toute la gauche et de mon pays.
J’ai eu, en tant que président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, à travailler avec Manuel Valls. De tous les gouvernants successifs qui ont eu à se prononcer sur le RSA depuis douze ans, c’est lui qui sera allé le plus loin en proposant son financement par la solidarité nationale. Il a ouvert la réflexion sur un changement de logiciel dans la lutte contre la pauvreté avec le revenu universel. Il défend aussi une conception audacieuse de la décentralisation et de la République des territoires, comme son action pour aider le Grand Nancy à devenir une métropole adossée à un pôle métropolitain péréquateur, ou encore l’attribution d’une part de TVA pour financer les régions en témoignent.
Lorsqu’il s’engage pour une nation éducative alors même que les résultats de l’enquête PISA 2015 confirment que le système éducatif de la France reste parmi les plus inégalitaires de l’OCDE, pour lutter contre les inégalités à la racine afin de privilégier la prévention à la réparation et encore plaide pour la refondation de l’Europe avec des actes de convergence fiscale rapide, j’y retrouve des enjeux essentiels pour la gauche comme pour la France.
Rassembler pour gagner
Ceux qui à l’instar d’Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon continuent de croire qu’ils pourront rassembler seuls, sans les socialistes, se trompent. Il n’y a rien à craindre d’une primaire ouverte, au cours de laquelle tout le peuple de gauche est invité à trancher pour dire qui sera le mieux placé pour le représenter. Il faut savoir hiérarchiser nos priorités : divisés nous disparaissons, rassemblés nous pouvons gagner.
Ma conviction est que Manuel Valls est aujourd’hui le mieux à même de rassembler la gauche. Il a sa personnalité, ses convictions parfois tranchées et je ne les ai pas toutes partagées. Chacun conserve les siennes.
Sa candidature, il la place au cœur de la gauche. Je fais le choix de mettre mon énergie à l’aider à consolider le projet que je crois le meilleur pour mon pays.
Le rassemblement implique que les socialistes, de toutes sensibilités, fassent aussi un pas.
Face au populisme, nous avons besoin d’un candidat social-démocrate fort, à l’expérience de l’État et à l’autorité d’un leader européen. Manuel Valls est celui qui dispose aujourd’hui de toutes ces qualités.