Discours de Mathieu Klein à l’élection à la présidence du conseil départemental de Meurthe et Moselle

Mesdames et messieurs les conseillers départementaux,

Chères et chers collègues,

 

Je vous adresse à chacune et chacun mes sincères félicitations pour votre élection dans vos cantons respectifs. 23 conseillères départementales et 23 conseillers départementaux, c’est-à-dire une assemblée enfin paritaire, dont les 3/5ème des membres sont élus pour la première fois. Je salue l’engagement des 25 conseillers généraux sortants qui ne siègent plus avec nous aujourd’hui.

Je vous remercie de la confiance que vous venez de me témoigner.

Je le dis bien sûr aussi aux élus socialistes, Front de gauche, écologistes, républicains et non-inscrits qui ont porté leur suffrage sur moi, et à travers eux les 86 478 électrices et électeurs qui ont voté pour nous. Je le dis aussi aux élus UMP, UDI, MoDem et divers droite avec les 66 530 voix qu’ils représentent ici et avec qui, j’en formule le vœu, nous travaillerons dans l’intérêt des Meurthe-et-Mosellans.

J’adresse également ce matin un message aux 65 096 électrices et électeurs qui ont voté pour le FN dimanche dernier. Ils n’ont pas d’élus, est-ce à dire que nous devrions ignorer 30 % des suffrages exprimés dans notre département ? Je ne le crois pas et je souhaite que nous entendions leurs voix.

La solennité d’un tel moment permet aussi de remercier celles et ceux qui partagent nos vies, quand ils ne les subissent pas parfois. Pour ma part, je sais que sans le soutien des miens, je pense à mon époux et notre fils, mes parents, mes frères, ma famille, mes proches, je ne pourrais pas vivre ainsi mon engagement et porter les valeurs auxquelles je crois. Je sais que nombre d’élus autour de cet hémicycle auront aussi ce matin une pensée pour les leurs.

Je veux le dire d’emblée : cette élection départementale, avant même d’être une victoire pour la majorité départementale dans un contexte national très défavorable, constitue une déflagration démocratique dont il faut prendre la mesure.

Je serais tenté de dire, une nouvelle déflagration. Le barrage républicain a fonctionné une fois encore. Mais personne ne peut plus ignorer qu’il prend l’eau de toute part. Si nous ne nous montrons pas déterminés à agir plus efficacement pour améliorer la vie quotidienne des habitants, la situation économique et sociale du département et la qualité des services au public dans tous les territoires, nous échouerons à raccommoder les fils de notre vivre ensemble.

Avec Véronique Billot à Nancy 2, nous sommes élus d’une configuration traditionnelle de second tour gauche / droite, qui est devenue l’exception, six cantons sur vingt-trois seulement.

Alors mes cher-es collègues, les chantiers de demain ne seront pas qu’une question de majorité et d’opposition. Je le dis pour les électrices et électeurs de Meurthe-et-Moselle qui, dans les dix-sept cantons dans lesquels le FN était qualifié au second tour, ont élu des candidats républicains. Malgré leur choix différent du premier tour, ils ont voulu dire non à une impasse pour dire, coûte que coûte, et nous savons combien cela leur a parfois coûté, oui à l’espoir encore d’une société qui ne se construise pas sur l’exclusion de l’autre, des autres, et qui fasse encore confiance à la promesse républicaine.

Entendre ce message, c’est être respectueux du dialogue entre nous sans verser dans un unanimisme de façade, c’est inventer de nouvelles formes d’animation du débat, de construction des politiques publiques, sans affadir la tonicité des échanges. Je compte sur vous cher-es collègues pour formuler rapidement des propositions en ce sens et je m’adresse en cela tout particulièrement aux présidents des groupes que je salue : Michèle Pilot pour les élus socialistes, écologistes et républicains, André Corzani pour les élus Front de gauche et Michel Marchal pour les élus de la droite et du centre.

Jamais depuis le début de la décentralisation en 1982, le contexte n’aura été aussi délicat pour la centaine de binômes de candidats et leurs remplaçants. Nous avons tous ressenti et éprouvé durant la campagne la distance de plus en plus forte entre le citoyen et la politique, et plus largement le citoyen et la chose publique. Pourtant nos concitoyens ne s’en désintéressent pas. Ils jugent simplement que nous ne répondons plus suffisamment à leurs attentes.

Beaucoup de nos concitoyens s’abstiennent et certains ne font même plus la démarche de s’inscrire sur les listes électorales. Un électeur inscrit sur deux ne s’est pas déplacé pour ces élections. A l’opposé de la multitude et de la diversité des compétences que gère un département pour chaque habitant, de son lever à son coucher, de sa naissance et pour toute sa vie, comment accepter l’idée qu’un sur deux ne se sente plus appelé à choisir les orientations qui détermineront une partie de sa vie quotidienne ?

Plus de 5 % des électeurs qui se sont déplacés le 29 mars ont voté blanc. Nous devons les entendre autant que ceux qui se sont exprimés car leur acte volontaire a un sens.

La réalité est sévère. Les citoyens non-inscrits, les abstentionnistes et les votes blancs représentent ensemble aujourd’hui la plus forte majorité de nos concitoyens meurthe-et-mosellans, ils doivent être entendus, écoutés, rencontrés. Comme les électeurs du FN.

D’abord parce qu’à compter de ce jour où nous siégeons ici, nous ne sommes plus les représentants d’une partie seulement de notre canton, d’un seul camp. Nous représentons désormais tous les habitants. Nous avons donc pour six années, la responsabilité personnelle et lourde d’assurer, avec les maires et élus municipaux notamment, le lien avec chacun des quelques 30 000 habitants de chacun de nos cantons. Et nous avons la chance d’être deux pour le faire ! A partir d’aujourd’hui, sans perdre un seul instant, il nous faut raccommoder une République fragile et prendre notre part à ce grand chantier de la rénovation citoyenne.

 

Je sais combien cette victoire en Meurthe-et-Moselle a su se jouer des circonstances, parce qu’elle est le fruit d’une lente et longue construction politique à laquelle plusieurs générations de militants et d’élus ont apporté leur pierre. Vous me permettrez à ce stade d’exprimer quelques mots pour celui qui a consacré toute sa vie à l’engagement citoyen et à faire entendre et respecter la parole de chance et chacun. Michel Dinet nous quittait il y a tout juste un an. Il aurait dû assurer jusqu’à ce matin même la présidence, la dernière, du conseil général de Meurthe-et-Moselle, et sa trente septième année de conseiller général du canton de Colombey-les-Belles. Sans lui, sans ses convictions et ses valeurs, sans son action déterminée avec les gens et leurs représentants, sans sa volonté sans faille devant les obstacles, sans cette foi inébranlable en l’autre, sans cette confiance à ceux qui décidaient de s’engager avec lui, je ne serais probablement pas, comme d’autres, là aujourd’hui. Je lui dédie cette élection pour laquelle chacun des membres de la majorité sait ce qu’il lui doit.

Au-delà de ma personne et de ce que je représente – comme ce fut le cas pour lui – nous ne sommes que les dépositaires, un temps, de cette méthode singulière nourrie de convictions forgées dans l’action locale, dans le respect des autres et dans la droiture qu’exige l’action publique .

C’est un bien précieux. Vous m’aiderez à en faire bon usage, à notre manière, adaptée aux enjeux d’aujourd’hui.

Les six années qui viennent doivent être en Meurthe-et-Moselle comme dans toute la France celles de la reconquête républicaine des territoires, des femmes et des hommes qui y vivent. Ils attendent des actes pour l’emploi, le pouvoir d’achat, le soutien à l’activité économique, le logement, les services en milieu rural, la santé, l’égalité réelle dans les quartiers populaires, l’éducation, j’y reviendrai.

Malgré les clignotants inquiétants et les alertes d’une partie importante des électeurs, ils ont par leur vote confié à la majorité la responsabilité de répondre à leurs préoccupations et besoins. 

Je vous proposerai une méthode d’action qui permettra de consolider ce projet de mandat au-delà du feu vert donné par une majorité d’électeurs, qui y intégrera les préoccupations de tous ceux que j’ai évoqués plus haut et qu’il faudra entendre par d’autres manières que le seul acte électoral. Ce projet sera la marque d’un département qui refuse la fatalité, le déclinisme, car nos territoires regorgent d’initiatives, de talents et de citoyens engagés. Les ateliers départementaux et les fabriques ont ainsi révélé ces dernières années des dizaines de projets portés, dans nos villes et nos villages, par des hommes et des femmes désireux d’agir. 

Premier axe : Renforcer la solidarité entre les hommes et entre les territoires, faciliter la vie aux habitants

La Meurthe-et-Moselle a de longue date fait le pari de ses territoires. Nous continuerons à faire confiance aux acteurs territoriaux. C’est dans l’alchimie locale que les projets de développement peuvent trouver leur naissance et leur développement. La territorialisation sera renforcée autour d’élus délégués territoriaux dont ce sera la seule fonction dans l’exécutif départemental et qui pourront ainsi s’y consacrer pleinement. Je réaffirme la confiance du département aux maires et aux présidents d’intercommunalité. Nous continuerons à être présents à leurs côtés, à soutenir leurs projets, partout en Meurthe-et-Moselle. Je renouvelle mon engagement personnel pour la mise en oeuvre du Plan Est Lunévillois dont notre ancien collègue Philippe Colin a esquissé les contours lors de notre session de février, nous reviendrons prochainement.

Il s’agit aujourd’hui de renforcer la coopération et la coordination entre les différents niveaux de collectivités pour améliorer la qualité des services tout en maîtrisant mieux la dépense publique. Le nouveau Contrat Territoires Solidaires que nous proposerons aux communes et intercommunalités pour le mandat 2015 – 2021 sera une réponse fine et adaptée aux besoins des habitants qui nous ont redit leur crainte de la relégation et de l’abandon, notamment dans les territoires ruraux. Ainsi, à l’échelle de chaque bassin de vie, les Meurthe-et-Mosellans pourront accéder à un « bouquet de services universels » permettant de bien vivre son territoire, autour par exemple des questions liées à la santé, à l’enfance, aux transports, aux commerces, à l’accompagnement à l’autonomie des personnes, âgées ou handicapées.

Renforcer la coopération et la coordination entre les différents niveaux de collectivités, c’est également poursuivre et amplifier les dynamiques interdépartementales, métropolitaines et européennes qui me tiennent particulièrement à coeur.

Vous le savez, je me suis beaucoup investi pour favoriser le rapprochement des départements au sein de Lorraine, notamment sur la base des six schémas interdépartementaux que nous avons adoptés. Je vais reprendre ce travail sans attendre, avec les nouveaux présidents lorrains et ceux de notre nouvelle région ALCA, quelle que soit la singularité de notre couleur sur la carte. Je reste convaincu que la véritable décentralisation, notre capacité à inventer le département de demain, ses fonctions comme son périmètre, ne doivent pas relever de la seule décision du législateur mais d’abord de la volonté des acteurs.

C’est pour les mêmes raisons que dès, le lendemain de mon élection il y a un an, j’ai proposé à André Rossinot, président du Grand Nancy, et Laurent Hénart, maire de Nancy, de travailler à une meilleure coordination de nos politiques publiques. Nous aurons à formuler des propositions précises dans les semaines qui viennent. Je vous proposerai également que le conseil départemental apporte son soutien à la construction métropolitaine autour de Nancy pour le sud lorrain et autour de Metz pour le nord lorrain. Cette volonté de soutenir le développement et l’attractivité des deux grands pôles urbains lorrains n’aura de sens que si les départements garantissent une juste péréquation avec les territoires non métropolitains et un soutien renforcé aux territoires ruraux, j’y serai particulièrement attentif. Je confierai une mission métropolitaine à un vice-président au sein de l’exécutif et nous travaillerons avec la déléguée territoriale Nancy – Couronne à un Contrat Territoires Solidaires adapté pour le Grand Nancy.

Tout comme nous resterons engagés à défendre le pôle d’excellence meurthe-et-mosellan en matière de santé.

Enfin, je poursuivrai le travail de coordination de la Stratégie Allemagne de la Lorraine que m’a confié Jean-Pierre Masseret, en lien avec une conseillère départementale déléguée qui sera nommée dès aujourd’hui. C’est un enjeu majeur des prochaines décennies pour notre département et notre région, qui doit nous mobiliser bien au-delà des seuls territoires directement frontaliers. Plus généralement, le travail au sein de la Grande Région (Sarre, Lorraine, Luxembourg, Rhéanie-Palatinat, Wallonie, Communautés française et germanophone de Belgique) devra être renforcé.

 

Deuxième axe : Permettre la réussite de tous les jeunes Meurthe-et-Mosellans

Je l’ai dit durant la campagne, nous renforcerons l’engagement du département dans le Plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion pour lequel, avec le préfet de Meurthe-et-Moselle, nous avons sillonné le département l’hiver dernier. Comment accepter dans une société riche comme la nôtre, que 42 000 foyers de notre département vivent sous le seuil de pauvreté ? Je propose que nous engagions un programme spécifique de lutte contre la pauvreté des enfants, nous proposerons en lien avec l’Education nationale de développer les places d’internat pour les collégiens et nous engagerons des investissements nouveaux pour accueillir ces enfants que la vie n’épargne pas aux premières heures de leur existence

Nous conduirons à son terme le Plan Collèges Nouvelles Générations et le doterons d’un volet « collèges à énergie positive ». Nous donnerons ainsi à chaque jeune la faculté de construire dignement et durablement son parcours. Nous le ferons avec les jeunes qui souhaiteront s’impliquer en grand nombre dans le service civique, et plus largement dans toute mission d’engagement civique. Au-delà de l’éducation de base et de la formation, nous amplifierons nos partenariats historiques avec l’éducation populaire et le monde associatif pour que cette éthique éducative se prolonge dans les activités périscolaires, sportives, culturelles, et même dans le service aux autres comme nous l’encourageons au travers des jeunes pompiers volontaires.

Troisième axe : Agir contre les inégalités et soutenir le pouvoir d’achat et l’emploi

Vous pouvez compter sur moi pour poursuivre activement le combat pour la compensation des allocations individuelles de solidarité. Comptez également sur moi pour, avec l’appui de la majorité et je l’espère de vous tous, demander un rééquilibrage du Pacte de Responsabilité en faveur de l’investissement local et donc du soutien aux collectivités. Les efforts de maîtrise des dépenses publiques nous concernent tous, mais ils doivent s’accompagner d’une contrepartie visant à favoriser l’investissement public, pilier essentiel du redémarrage économique de nos territoires. La charte que nous avons signée avec les professionnels du BTP et avec ceux de l’agriculture montrent la voie de ce qu’une collectivité peut favoriser au travers de ses acteurs économiques, pour participer à l’émergence de nouveaux emplois  non délocalisables et consolider les existants.

Au-delà de l’appui au développement économique, nous devons prendre notre part également dans le soutien au pouvoir d’achat. Au travers de la gratuité confirmée des transports scolaires, des tarifs plus équitables dans les cantinesscolaires, nous y contribuons déjà. Mais nous l’amplifierons dans les domaines de l’accès pour tous à la santé et de l’appui à la rénovation énergétique des logements.

L’emploi local continuera d’être favorisé par l’adaptation de notre commande publique qui favorisera les circuits courts notamment pour renforcer le lien entre agriculteurs lorrains et collèges, les matériaux locaux et les entreprises régionales. Le schéma d’accessibilité des services que nous confiera prochainement la loi sera également l’occasion de garantir le maintien du commerce et de l’artisanat local. Nos coopérations avec l’Université et la recherche conduiront à développer la création d’emplois par l’émergence d’activités économiques nouvelles en partenariat avec le conseil régional et les chambres consulaires. Enfin les hauts débits pour tous, pour lesquels nous nous sommes engagés de longue date, relieront à faible coût nos habitants aux réseaux numériques indispensables au développement humain et territorial.

Quatrième axe : Une gestion équilibrée au service des Meurthe-et-Mosellans

Nous avons montré notre capacité à allier dynamisme de développement et bonne gestion. Notre département, au moment où la grande majorité des autres subissaient une dégradation rapide et forte de leurs indicateurs financiers, affiche un endettement très réduit et un autofinancement encore important. Nous mettrons cette bonne santé financière au service des objectifs fixés et donc au service des habitants, avec la volonté de poursuivre la stabilité fiscale ce qui est le cas en 2015, comme en 2014 et 2013. Nous rendrons compte en transparence de l’évolution de ces indicateurs et assumerons la nécessaire conciliation entre bonne gestion et réponse aux besoins des habitants. Le mandat ne sera pas facile sous cet angle, nous le savons. Les efforts qui nous sont imposés impacteront nécessairement les services que nous avons la charge d’exercer. Le futur vice-président aux finances aura cette tâche ardue de trouver le juste équilibre entre effort d’économie et de sobriété, et qualité d’intervention.

Nous pourrons compter, dans ces exercices difficiles, et pour réussir en finesse les objectifs ainsi tracés, sur une administration solide, compétente et volontaire. Monsieur le Directeur Général, je sais votre engagement personnel et la mobilisation de chacun de nos 3 400 agents pour la chose publique et pour la cause publique. Je sais leur dévouement et aussi leur inquiétude actuelle devant toutes les évolutions nationales de l’organisation des collectivités et la baisse des soutiens de l’Etat. La nouvelle vice-présidente aux ressources engagera comme convenu dès le début du mandat une négociation globale avec les partenaires sociaux afin de fixer ensemble le cadre sécurisé de l’action de nos services et de nos agents, tout en tenant compte des exigences du moment et des objectifs du mandat. Je les salue toutes et tous au nom de la nouvelle assemblée et je sais combien leur concours sera précieux à chacun d’entre nous, et notamment à l’exécutif, pour mener à son terme cet ambitieux programme et répondre ainsi aux attentes de nos habitants.

 

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Je vous ai dit ma conviction : nous ne pouvons plus aborder notre mandat comme avant. C’est notre manière de faire de la politique qui est profondément interrogée. C’est le contenu même des réponses que nous apportons à nos concitoyens qui l’est tout autant.

Nous devons inventer ensemble, chacun à sa manière mais solidairement, et en fonction de nos sensibilités et de nos personnalités, une autre manière d’être élus de la République, élus du département, élus du peuple. Faisons confiance aux citoyens eux-mêmes et à leurs représentants divers (associatifs, professionnels, syndicaux, coopératifs,…) pour élaborer avec nous les meilleures solutions.

Soyons présents à leurs côtés pour l’invention et la mise en œuvre des solutions retenues avec le concours des moyens publics. Soyons, comme aimait à le préconiser Michel Dinet, des élus « passeurs », encourageons-les et accompagnons-les à être des citoyens acteurs plus que consommateurs, et ensemble des tisseurs de liens autant que producteurs de biens.

 

Modifions et adaptons nos modes d’intervention, innovons dans l’action publique, et invitons notre administration à faire de même, ils en sont demandeurs et ils l’expérimentent déjà.  Prenons le temps de comprendre la question, la problématique avant de se précipiter pour y apporter une réponse. Et prenons aussi le temps de co-construire la réponse avec ceux qui expriment la question.

Pour y parvenir tous ensemble, nous devrons dans nos responsabilités d’élus, et je m’y engage pour ma part, respecter des principes : toujours, combattre sans sectarisme ni résignation. Je vous proposerai par ailleurs d’enrichir votre mobilisation par un temps de la vérification, par un aller-retour indispensable avec le citoyen et les territoiresPrendre ce temps avant l’été et avant de nous lancer pour 6 ans dans ce projet. Je m’engage d’ailleurs également à un retour régulier au citoyen : nous en déterminerons les moyens les comptes-rendus de mandat que nous pourrons orchestrer, et en donnant régulièrement rendez-vous aux citoyens pour échanger.

Être élus pour nous aujourd’hui, c’est s’opposer à la fragmentation de la société, c’est avoir l’audace que la France du 11 janvier parle à celle qui n’a pas voté dimanche dernier et le précédent, ou qui a voté en colère ; c’est ne jamais disjoindre projet de territoire et projet de société. 

C’est ne pas être conservateur en ayant le courage et l’énergie de remettre en permanence l’ouvrage, les convictions, les idées sur le métier pour que l’action publique se nourrisse et transforme la réalité, fidèle en cela au principe de Jean Jaurès : « Le courage, c’est d’aller à l’idéal, et de comprendre le réel. »

C’est nourrir son action et sa pensée de l’écoute attentive et bienveillante, c’est porter de la considération aux gens pour qu’en écho ceux-ci nous en portent, c’est prendre en compte les idées sans ostracisme et sectarisme « en ne regardant pas qui le dit mais ce qui est dit ».

Au travail pour la Meurthe-et-Moselle, bon mandat à chacune et chacun d’entre vous.