Le président (PS) de Meurthe-et-Moselle exclut toute hausse des impôts en 2015 mais prévoit «d’importantes économies». Les arbitrages seront rendus dans quelques jours mais Mathieu Klein livre à «LOR’Actu» quelques pistes.
Le budget 2015. Dans son bureau, le président du département dont l’avenir est toujours très flou reçoit à tour de bras. Mathieu Klein n’a pas le temps de se tourner pour un faire un «bilan» de ses quelques mois de mandat dont rien ne le prédestinait à prendre en main. «Le budget 2015 sera prochainement annoncé» répète le président PS du conseil général à «LOR’Actu». Du coup, il sait que de toute part les revendications sont nombreuses. Maires, sapeurs-pompiers, associations, élus, chefs d’entreprises… «Nous allons maintenir le niveau d’investissement mais les économies seront importantes en 2015». S’il ne veut pas employer le terme «historique», il assure que ce sera une année «difficile».
Dans les faits, il promet de nombreuses économies de fonctionnement. «Moins d’évènements organisés par le Conseil général, une prudence autour des frais de communication, des économies de fonctionnement au château de Lunéville (…)». Il note également que les aides aux communes et intercommunalités seront en baisse. «On continuera à financer les projets mais avec moins de moyens» dit-il. «La voilure va être réduite».
Le transfert des compétences. Le Conseil général de Meurthe-et-Moselle qui gère les compétences sociales (RSA, personnes âgées, handicapées), les routes, les collèges notamment pourrait les faire basculer aux différentes agglomérations du département. Le Grand Nancy par exemple ou la communauté de communes de Lunéville pourraient bientôt assumer ces compétences départementales. «Les discussions se poursuivent avec André Rossinot. Toutes ces compétences pourraient aller un jour vers le Grand Nancy» assure M. Klein. «Le sujet des routes est le plus avancé dans nos discussions» révèle le président du département. «Je suis prêt à mettre toutes les compétences départementales sur la table» assure-t-il.
« Je ne suis pas toujours d’accord avec Valls »
La réforme territoriale. Pour Mathieu Klein, les métropoles devront «avoir un devoir de solidarité» auprès des territoires périphériques. Ainsi par exemple, selon lui, le Grand Nancy devra participer financièrement à des projets portés dans le secteur de Toul, de Lunéville, de Pont-à-Mousson voire des Vosges.
Le président du Conseil général continue de plaider pour une Lorraine mariée avec l’Alsace. «On ne peut pas imaginer une Lorraine seule et une Alsace isolée». «Strasbourg sera la capitale régionale, cela me permet indiscutable mais nous devons aussi conforter toutes les villes de la future région». «La capitale c’est symbolique, tout ne s’y décide pas». Le mariage à trois avec la Champagne-Ardenne obtient aussi les faveurs de Mathieu Klein.
Sur l’avenir des conseils généraux, Mathieu Klein ne se dit pas «totalement accroché à son siège en refusant les discussions et les débats» sur l’avenir «de sa collectivité». Sur l’avenir des départements, selon lui il faut outrepasser l’idée des «frontières historiques» car il faut surtout «renforcer les métropoles».
Le PS, Manuel Valls et François Hollande. «Je ne suis pas un frondeur, j’en réfute l’idée. Je ne suis pas contre la politique du gouvernement mais il faut des inflexions fortes en matière économique». Pour lui, Manuel Valls «ne pas assez loin» dans ces inflexions. Ce proche de Martine Aubry qui s’est récemment faite remarquée en attaquant la politique économique du couple exécutif. «Je me sens bien au PS» dit-il.
«Je ne suis ni sourd, ni aveugle mais je ne suis pas là pour commenter l’action quotidienne du gouvernement» assure Mathieu Klein, appelant le gouvernement «à ne pas trop baisser les dotations de l’Etat aux collectivités locales».
Pour lui, «Martine Aubry ne brouille pas» le message gouvernemental. Interrogé sur les sorties de la maire de Lille, il assure qu’elle «a de bonnes intentions pour faire changer le PS». «Elle a dit qu’elle ne voulait pas conduire le parti ou les frondeurs, elle a fait loyalement la campagne de François Hollande en 2012». «Depuis deux ans, elle a dit un certain nombre de choses qui n’ont pas été suivis et maintenant elle hausse le ton, elle a une voix qui porte» dit-il. «Le débat et la controverse c’est génétique chez les socialistes».
«Je ne suis pas forcément toujours d’accord avec Manuel Valls» a concédé le président PS de la Meurthe-et-Moselle. «Mais qu’il parle, qu’il s’explique c’est légitime». Sur l’idée de changer le nom du PS, Klein assure «qu’il ne se sent pas bien dans l’idée de changer le nom du parti».
Le retour de Nicolas Sarkozy. Le président du Conseil général a assuré qu’il ne trouvait pas que l’ex-chef de l’Etat avait changé. «Il n’y a pas aujourd’hui de projet alternatif et crédible à droite. L’opposition ne présente pas de projet et je suis soucieux que la démocratie fonctionne» dit-il.
(Source : LorActu.fr )