Depuis mon élection le 22 avril à la tête du conseil général, je réaffirme qu’il convient de privilégier le contenu au contenant. Je partage l’ambition du Président et du Premier ministre de moderniser la France pour qu’à tous les étages de la République nous soyons plus efficaces, dans le soutien à l’emploi et au développement économique, à l’éducation, à la transition écologique ainsi que pour une meilleure maîtrise de la dépense publique. C’est à l’aune de cette efficacité que nous devons juger le projet de réforme territoriale.
Je salue l’alliance solide entre la Lorraine et l’Alsace. Je souhaite que le débat parlementaire l’élargisse, avec la Franche Comté et / ou la Champagne Ardenne, constituant ainsi une vraie grande région européenne, charnière avec quatre pays voisins de la Belgique à la Suisse en passant par le Luxembourg et l’Allemagne.
Concernant les départements, la proposition ressemble plus à un compromis qu’à une réforme. Je prends acte de l’absence de révision constitutionnelle, mais ne suis pour autant pas convaincu de la plus-value du maintien d’une assemblée départementale dans ces conditions.
Ainsi, je propose que nous allions plus loin dans le débat qui s’ouvre, comme nous y a invité le Premier ministre :
- L’ouverture du débat sur le périmètre final de cette future région transfrontalière par excellence et européenne par vocation, en proposant de l’ouvrir au sud à la Franche-Comté et/ou à l’ouest à la Champagne Ardenne
- Une organisation au sein de la nouvelle région qui doit voir émerger des métropoles fortes. La métropole de Strasbourg est déjà actée. Un espace métropolitain articulé sur Nancy et sur Metz doit voir le jour. C’est la seule réponse possible au risque d’un décrochage notamment du sud et de l’ouest de la Lorraine.
- Tous les territoires ne sont et ne seront pas métropolitains. Dès maintenant et sans attendre 2020, nous devons travailler au rapprochement des collectivités départementales et régionales. Ma principale préoccupation demeurera de garantir la présence des services en proximité dans tous les territoires notamment ruraux et d’assurer la péréquation au profit des territoires qui ont le moins de moyens.
Enfin, je souhaite que le gouvernement confirme la prise en charge par l’Etat du financement et du versement des allocations individuelles de solidarité, que Michel Dinet posait à juste titre comme un enjeu républicain et qui ne peuvent durablement reposer sur la fiscalité locale sans risquer les ruptures d’égalité. L’histoire lui a donné raison et le gouvernement doit l’entendre.
Mathieu Klein
Président du Conseil Général de Meurthe-et-Moselle