Votre silence à propos de l’intercommunalité, a laissé pantois plus d’un observateur. On imagine que ce n’est pas un hasard ?
Les critiques viennent de l’intérieur, c’est le signe d’une fin de règne. Pour ma part, je ne souhaite pas qu’une commune soit traitée différemment, selon qu’elle est ou non dans la majorité.
Vous voulez parler des six communes de gauche ?
Précisément, elles ne sont pas traitées équitablement. Des dysfonctionnements majeurs sont intervenus. L’exemple de la définition du réseau Stan en est la preuve, Vandœuvre et Villers ont été sur la sellette durant un certain temps. L’iniquité de traitement n’est plus supportable.
Hervé Féron, puis Patrick Hatzig votre allié PC à la mairie ont exprimé leurs points de vue sur la présidence du Grand Nancy. Vous rien…
Je réfute toute précipitation et chacun a le droit de s’exprimer. On ne peut pas préempter l’enjeu intercommunal, sans qu’il y ait derrière, un projet partagé. Je suis engagé pour Nancy et le Grand Nancy, libre, sous tutelle de personne. Prendre son temps, est la meilleure façon d’installer une autre façon de gouverner, respectueuse, autonome.
Alors candidat ou pas à la présidence du Grand Nancy, si vous êtes élu maire ?
Dans l’idéal j’aimerais que le président de l’interco ne soit pas maire. C’est possible aujourd’hui, mais pas obligatoire. Pour autant je ne me l’impose pas, ni ne me l’interdis. Hervé Féron a dit sa disponibilité, nous en avons pris acte. Le moment venu nous présenterons un projet. Le mien est clair : Nancy et l’agglo avant tout. Je ne me suis pas présenté aux législatives, parce que mon projet est nancéien.
Si le PS arrive aux affaires avec la majorité, comment sera désigné le président du Grand Nancy ?
La démocratie fonctionnera par le vote, pour déterminer qui sera candidat à la présidence : j’en serai le garant.
Une gauche unie largement dès le premier tour, c’est un objectif atteignable ?
Je plaide pour une alliance dès le 1er tour. Les négociations avec Europe Ecologie, Les Verts se poursuivent, pour aboutir mi octobre. Nous discutons aussi à l’échelon départemental avec le PC. Je souhaite une liste nancéienne à l’image de Nancy, ouverte, avec des gens pas forcément engagés en politique, ni à qui je demanderai de mettre le même bulletin que moi dans l’urne à toutes les élections. Et j’ouvre aux centristes, évidemment. Nancy ne sera pas la ville d’un parti.
C’est poutant bien le reproche qu’on vous fait…
Facile. J’ai des convictions, pas des œillères. André Rossinot donne le la de la campagne à Nancy, moi je ne serai le vassal de personne, je n’hérite de rien, mon combat pour mes idées et ma ville est clair. André Rossinot est assis sur le couvercle de la cocotte-minute, moi je serai le feu sous la casserole. D’ailleurs je ne suis pas le candidat anti-Rossinot, je suis celui de l’après-Rossinot.
L’été a été studieux : combien de portes ouvertes ?
J’ai frappé à 400 adresses, vu 150 à 200 personnes, de tous horizons sociaux et politiques. Notre liste sera prête début 2014, l’équipe est organisée politiquement autour de Chaynesse Khirouni, Nicole Creusot et Bertrand Masson. Nous souhaitons que nous rejoignent des Nancéiens hors des circuits traditionnels.
Le développement économique s’impose dans votre campagne. Mais le PS n’a jamais géré cette ville…
Ce n’est pas pour ça qu’il faut renoncer à développer l’activité industrielle, dans le numérique, la santé, les industries créatives. L’enjeu pour la 5e agglo étudiante de France, c’est de savoir s’il y aura plus d’étudiants qui ont envie de rester, de créer et d’investir à Nancy.
La mobilité, les transports sont plus que jamais au cœur du débat ?
J’ai présenté un manifeste pour la mobilité dans le sud de la Meurthe-et-Moselle. C’est la bonne échelle. Le rendez-vous manqué de Stan 2013, montre qu’il faut travailler avec les voisins. La ligne 2 est enfermée dans l’agglomération. Plus de 11 autorités de transport cohabitent dans le sud du département !
La sécurité, l’îlotage, le retour des policiers dans les quartiers, font partie des pistes de campagne ?
C’est même une priorité. La police municipale est occupée entre 60 et 90 % à des tâches de police du stationnement. Nous créerons une plateforme tranquillité publique avec un numéro gratuit. C’est à la ville d’organiser la réponse, par la médiation, la police, une attention soutenue aux problèmes de voisinage. D’ailleurs, la sécurité est devenue un enjeu très récent pour Laurent Hénart, sans doute pour boucler son accord avec l’UMP.
Propos recueillis Pascal SALCIARINI (L’Est Républicain)