L’annonce par Manuel Valls et Christiane Taubira du classement du centre de Nancy et du Plateau de Haye en zone de sécurité prioritaire (ZSP) prend acte de difficultés de plus en plus fortes dans ces quartiers.
C’est une annonce très importante, qui traduit un engagement de François Hollande et prend en compte l’enjeu de la sécurité et de la tranquillité publique à Nancy.
C’est une réponse de bon niveau qui implique des moyens nouveaux pour la police et la justice, une meilleure coordination entre les services de l’Etat et les collectivités.
C’est aussi une autre façon de concevoir les politiques publiques de sécurité, qui ne se contente plus des coups de menton et du verbe haut sans résultats, qui tourne le dos à la stigmatisation des personnes et des quartiers.
Je remercie Chaynesse Khirouni, députée de Meurthe-et-Moselle, pour le travail qu’elle a conduit avec Manuel Valls et ses services afin d’obtenir ces moyens nouveaux pour Nancy. Comme l’ont fait Stéphane Hablot et Hervé Féron pour Vandoeuvre.
Je me réjouis également que le maire de Nancy André Rossinot ait salué cette annonce, en l’accompagnant de la décision de créer 10 postes supplémentaires dans la police municipale.
Si c’est à l’évidence un revirement, car jusqu’à présent il considérait le renforcement de la police municipale comme inutile, il le faut prendre comme une évolution positive : mieux vaut tard que jamais.
Depuis novembre 2010, le groupe des élus de gauche est intervenu à six reprises en conseil municipal pour demander à la majorité de renforcer les moyens que la Ville de Nancy consacre à la sécurité, particulièrement pour la médiation et la prévention.
A trois reprises depuis dix huit mois lors des conseils municipaux et dans différentes interventions publiques, j’ai proposé plusieurs pistes de travail au maire, toutes jusque là balayées d’un revers de la main. J’en rappelle quelques unes ici :
Pour la police municipale
– refonte de ses missions en lien avec les agents et les organisations syndicales : création de postes de proximité dans les quartiers, renforcement de l’ilotage, développement des missions de prévention,
– réflexion sur l’augmentation du nombre d’agents. Un nouvel agent coûte 30 000€/an, soit 0,1 point de fiscalité et aujourd’hui, ils sont 45 à Nancy (86 à Metz).
Pour le renforcement des dispositifs de médiation
– inscription des missions de médiation dans le cadre de la police municipale,
– intervention sur tout le territoire de la ville,
– création d’un office municipal de sécurité et de tranquillité publique, accessible 24h/7j, afin qu’aucune situation ne reste sans réponse.
– renforcement de la coordination de l’ensemble des acteurs socio-éducatifs
A propos de la vidéosurveillance
– où en est-on de la mise en œuvre d’un plan intercommunal d’installation de la vidéosurveillance dans le Grand Nancy ?
– nous défendons une position pragmatique et non dogmatique : oui à la vidéosurveillance là où elle est utile pour la résolution des délits, mais elle ne saurait se substituer à la présence humaine et n’a de sens que si elle renforce une intervention rapide des forces de police.
Prendre la mesure de ces enjeux ne signifie pas remettre en cause le rôle premier de l’Etat pour garantir la sécurité des citoyens, une de ses missions régaliennes. Les ZSP constituent en cela une avancée forte qui illustre l’engagement du gouvernement.
Le maire est le garant du bien vivre ensemble dans la cité et il a lui aussi un rôle majeur à jouer pour garantir la sécurité sur son territoire.