C’est officiel, le premier secrétaire fédéral du PS annonce sa candidature aux municipales. Première étape consulter les citoyens avant de bâtir un projet.
L’apéro de rentrée de Mathieu Klein se déroule toujours en joyeux comité. Des amis de toujours, d’autres plus récents se pressent à l’espace culturel Roger Comets à Nancy. Année après année, l’assistance est toujours plus nombreuse. On reconnaît au premier rang la députée Chaynesse Khirouni, radieuse dans sa veste rose, son collègue du Toulois Dominique Potier, le sénateur Daniel Reiner, Michel Dinet le président du conseil général, René Mangin et Olivier Jacquin conseillers généraux, Pascal Jacquemin, Stéphane Hablot et Jean-Pierre Franoux les maires de Villers, de Vandœuvre et de Malzéville, Patrick Hatzig et Bertrand Masson, conseillers régionaux et tant d’autres encore, tous convaincus que, grâce à Mathieu Klein, la ville va basculer à gauche. Car c’est de cela qu’il s’agit.Finies les pré-annonces glissées au détour d’une phrase, les allusions, les supputations, le premier secrétaire du PS 54 joue carte sur table. A-t-il raison ? A-t-il tort ? Va savoir. Ses vaisseaux brûlent désormais au large des côtes municipales. Il lui faut maintenant naviguer pendant dix-huit mois comme un inlassable conquérant, sans jamais quitter la barre. Son programme : se faire connaître, parler, expliquer, serrer des mains, sourire devant les caméras, sortir des chapelets d’idées de son chapeau, écouter les citoyens, bâtir un programme. Thème principal : réveiller les Nancéiens qui, selon lui, s’abandonnent à la résignation après tant de mandats empilés par André Rossinot. Son objectif ? Utiliser cette avance de temps qu’il vient de s’offrir au début de l’automne tout en prenant un risque évident. Aujourd’hui il étonne, il fait l’événement, il incarne la nouveauté. Demain il peut lasser car il y a souvent un bonus en faveur de celui qui se fait attendre. Désormais, c’est André Rossinot et les siens qui disposent de l’atout de la patience. Mathieu Klein, lui, vient de jeter le sien sur le tapis. Et puis quel sera l’état du pouvoir socialiste en 2014 ?
Bénéfice immédiat, la dynamique créée autour de sa candidature. La machine PS va se mettre en route, ce qui, aussi loin de l’échéance, n’est pas forcément un avantage décisif. Devant ses troupes, parfois, il se laisse aller et parle comme si le fauteuil de maire lui était immanquablement promis. A d’autres instants, on sent qu’il n’est sûr de rien. Au moins a-t-il le courage de se déclarer le premier. Autour de lui, ses proches pensent qu’il va gagner. L’un deux, un vieux de la vieille, un sage qui a vu d’autres batailles, souffle « il a tout pour y arriver, il faut simplement qu’il apprenne à mettre une cravate ». Ses adversaires espèrent surtout qu’il va prendre une belle veste. Mais ceci est une autre histoire qui n’est pas écrite d’avance. Déjà Mathieu Klein lance le débat. En ce sens, il a réussi sa rentrée.
Par Pierre Tarribo, journaliste de la Semaine
Cet article est paru le 4 octobre dans l’hebdomadaire La Semaine n°131 à Nancy. Pour lire le journal dès sa parution, abonnez-vous !