Discours d’ouverture de la session du lundi 19 septembre 2016

Session du conseil départemental de Meurthe et Moselle
Lundi 19 septembre 2016
Discours de Mathieu Klein, président du conseil départemental
(Seul le prononcé fait foi)

Monsieur le Préfet,
Mesdames et Messieurs les chefs de service de l’État,
Mesdames et messieurs les conseillers départementaux, Chers collègues,
Mesdames et messieurs,

L’été qui s’achève n’aura pas dissipé nos inquiétudes printanières. Bien au contraire, la gravité de la menace terroriste s’est imposée comme une réalité durable, qui sort des frontières de la capitale comme nous l’avons vu à Nice, ou encore avec l’attentat heureusement déjoué à Metz il y a quelques semaines.

Je souhaite aujourd’hui, au nom de l’assemblée départementale, m’associer à l’hommage national aux victimes du terrorisme rendu ce matin aux Invalides en présence du Président de la République.

De ce point de vue, monsieur le préfet, je vous remercie vivement de consacrer du temps à l’échange avec les conseillers départementaux autour des enjeux qui, nous le savons, occupent une large part de votre activité et celle des services de l’Etat, au premier rang desquels les gendarmes, les policiers et les militaires, auxquels j’associe les sapeurs-pompiers, que je remercie de leur implication totale pour protéger nos concitoyens.

Dans toutes les nuances de ses sensibilités politiques, je pense pouvoir dire que vous avez devant vous une assemblée départementale déterminée à agir à son niveau pour défendre notre pays et la cohésion nationale.

Si cette réalité nous contraint à ne pas se dérober, elle nous oblige tout autant, voire encore davantage à porter haut nos valeurs républicaines : la liberté, l’égalité et la fraternité.
Nous sommes attachés à éviter les amalgames et à défendre un vivre ensemble qui s’appuie sur les racines de nos territoires. En Meurthe et Moselle, nous n’oublions jamais ce que nous devons aux migrants de toutes les époques, l’histoire économique, sociale et culturelle du département en témoigne.

L’écho du monde se perçoit en tous points du territoire, sous le Chapiteau du festival Nancy Jazz Pulsations, dans les travées du Livre sur la Place, dans les défilés multiples de la St-Nicolas, à la Mousson d’été, au festival du film italien de Villerupt, au Bach Toul Festival, à Froville ou encore dans la programmation des 10ème rencontres départementales de lutte contre les discriminations « Egalité, Fraternité, Agissez! » qui démarreront le 8 octobre prochain. C’est dans cet esprit que je vous ai confirmé, monsieur le préfet, l’engagement de notre département pour favoriser un accueil digne des migrants en Meurthe et Moselle.

Vous nous dresserez, dans un instant, le bilan économique et social du département. Pour la première fois depuis la crise de 2008, la courbe du nombre de personnes qui vivent avec le RSA en Meurthe-et-Moselle entame une légère décrue. Bien sûr, nous sommes encore loin du compte et cela nous invite encore à renforcer nos coopérations pour favoriser l’insertion professionnelle des bénéficiaires du RSA. Beaucoup de situations demeurent préoccupantes, comme nous allons le voir à travers les questions que vous posent les élus aujourd’hui. Nous avons rencontré ensemble ce matin à l’initiative d’Alain Casoni et d’Annie Silvestri, les représentants du personnel de l’usine FVM Technologies de Villers-la-Montagne. Nous restons attentifs au devenir des forges de Custines, de KAISER à Longuyon, de l’usine MERSEN à Pagny-sur-Moselle ou encore à la société SOCAM à Laxou.

Les agriculteurs, que nous avons encore rencontrés samedi dans le cadre de Stan Elevage à Lunéville avec la Vice-Présidente Audrey Normand, traversent une crise sans précédent. Pour cette raison, nous avons fait le choix de maintenir un soutien direct à la profession agricole via la charte de partenariat qui sera proposée au vote de l’assemblée jeudi, et ce en attendant que le conseil régional – désormais chef de file du développement économique – précise sa stratégie en matière d’agriculture. J’y reviendrai jeudi.

Des raisons d’inquiétudes oui, et aussi beaucoup de raisons d’espérer.

Ces raisons ont le visage des 54 000 étudiants de l’université de Lorraine, de ses 2 900 enseignants-chercheurs, des 80 laboratoires labellisés, des grands instituts nationaux que sont l’INSERM, l’INRIA, l’INRS, l’INIST pour n’en citer que quelques-uns.

Pour construire l’avenir, outre ses filières d’excellence traditionnelles dans le domaine des métiers d’art aux savoirs ancestraux : Baccarat, ville du cristal ou encore Vannes-le-Châtel avec son centre européen de recherche et de formation aux arts verriers, la Meurthe-et-Moselle fait le pari des filières d’avenir que sont les nouvelles technologies, la santé, la silver-économie, la croissance verte ou encore le dynamisme de l’économie solidaire.

Plus qu’ailleurs, pour la Meurthe et Moselle, l’avenir s’inscrit dans l’Europe et nous aurons l’occasion de travailler cet après-midi avec le Commissariat Général à l’Egalité des Territoires et vous-même sur les enjeux transfrontaliers.

Enfin monsieur le préfet, vous connaissez notre attention au Château de Lunéville et je tiens à vous remercier de votre implication personnelle pour nous aider à faire naître un modèle économique viable pour son développement. La participation de l’Etat, notamment au titre du transfert de la propriété appartenant au ministère de la défense, est un élément clé de notre capacité collective avec le conseil régional du Grand Est, la ville de Lunéville et la communauté de communes du Lunévillois à lui donner tout l’élan nécessaire.

Je vous remercie de votre attention.