Session du 22 avril 2014 au Conseil général de Meurthe-et-Moselle, discours d’investiture

Lors de la sessions extraordinaire du mardi 22 avril 2014, Mathieu Klein a été élu président du conseil général de Meurthe-et-Moselle (44 votants, 34 voix, neuf blancs et 1 bulletin nul). Retrouvez ci-dessous son discours.
—————

Session du 22 avril 2014
Discours du président du conseil général de Meurthe-et-Moselle
Seul le prononcé fait foi

Mes cher-e-s collègues,

C’est avec une grande émotion que je prends aujourd’hui la parole devant vous, à un moment aussi inattendu que chargé de gravité, de responsabilité, et de sens.

Je veux en premier lieu saluer la libération samedi dernier des quatre journalistes qui étaient otages en Syrie depuis mai 2013. Comme tous les Français, nous avons été soulagés et heureux de voir nos compatriotes revenir parmi nous après une détention aussi éprouvante, eux qui exerçaient leur métier pour que nous puissions vivre dans une démocratie éclairée. Je pense notamment au photographe Edouard Elias, qui a été étudiant à l’école Condé de Nancy.
Je salue également la mémoire de monsieur Bruno HARTZHEIM, sapeur-pompier volontaire première classe, décédé dimanche 13 avril en suite d’intervention.

La disparition brutale de notre président Michel Dinet le 30 mars, a bouleversé notre institution et tant de citoyens de notre région comme de toute la France.
Mais plus encore sa famille et tous ses proches.
Madame Dinet, chère Josette, mes premiers mots de président te sont d’abord destinés. Avant toute autre chose, je veux après Michèle Pilot te redire, à toi, à Valérie et Stéphanie, à vos petits-enfants, aux parents et aux sœurs de Michel, à tous vos proches, le soutien tout entier du conseil général de Meurthe-et-Moselle, de ses élus, de ses agents, de ses partenaires.
Vous pouvez être fiers de l’œuvre immense accomplie par Michel. Il aura marqué la Meurthe-et-Moselle bien au-delà du conseil général et de ses compétences. Il aura marqué la Lorraine bien au-delà de ses missions de conseiller régional délégué. Il aura marqué la vie politique bien au-delà de sa famille socialiste, comme vient à juste titre de le souligner notre doyen André Barbier.
Leurs mots forts l’ont tous relevé, du président de la République au premier ministre, de Martine Aubry à Aurélie Filippetti, de Marylise Lebranchu à Claudy Lebreton et tant d’autres, il laissera à l’échelle nationale l’empreinte d’un authentique bâtisseur, d’un élu d’une inlassable détermination pour porter haut et loin les valeurs de la République qui l’ont forgé.

C’est pour marquer notre reconnaissance à cette immense œuvre que je vous proposerai à la fin de cette session extraordinaire, de rendre un hommage à sa mémoire en plantant un orme. Solide et populaire en Lorraine, l’orme incarne depuis toujours la sagesse, la générosité et la tolérance.
Solide, populaire, sage, généreux et tolérant, … je ne saurai mieux définir ce qu’était pour moi mon ami, mon frère, mon camarade Michel Dinet. Gardons toujours à l’esprit le regard profond autant de que les idées humanistes de cet homme de bien qui ne souhaitait qu’une chose : que chacun trouve sa place avec ses compétences, et en responsabilité, sur le chemin exigeant de l’action commune pour le bien public.

Aussi, je vous propose, avec l’accord unanime des groupes politiques de l’assemblée de baptiser du nom de Michel Dinet deux lieux départementaux symboliques de son action. D’une part le futur Centre des Mémoires, construit sur le site-même de l’ancienne Ecole Normale de garçons où il a fait sa formation d’instituteur. D’autre part le hall d’accueil du centre administratif départemental ici-même, sera baptisé « Agora Michel Dinet » en hommage à la formidable mutation de ce lieu en un espace d’échanges, de culture, de débats, la maison de la République de tous les Meurthe-et-Mosellans comme il aimait à le qualifier.

Cet état d’esprit, ces valeurs, ces engagements, ces réalisations pour la Meurthe-et-Moselle, j’en suis maintenant comptable, grâce à votre confiance.
Je veux d’abord remercier les conseillers généraux de la majorité départementale qui ont fait en sorte que ce moment au caractère exceptionnel soit fidèle à l’unité et la cohésion que Michel Dinet a portées seize années durant à la tête du département.
Aussi inattendue que soit cette étape pour chacun d’entre nous, être dorénavant votre président dans ces circonstances ne relève pas du hasard.
Je suis très fier d’avoir eu cette chance de collaborer de longue date à l’action politique et publique de Michel Dinet. D’abord par la confiance qu’il m’a faite en me proposant de rejoindre son cabinet en 2000 puis en soutenant ma candidature dans le canton de Nancy-Nord en 2004. C’est dans la fidélité de notre chemin commun, dans la conviction qui nous liait autour des mêmes valeurs pour la République comme pour le département de Meurthe-et-Moselle et dans la confiance mutuelle tissée au cours des années que j’ai choisi de vous proposer ma candidature.

Madame la présidente par intérim, chère Michèle, je veux en particulier vous remercier de l’immédiate disponibilité dont vous avez fait preuve pour assurer avec courage et efficacité la continuité de l’action de notre collectivité depuis le 30 mars. Et également de votre confiance en proposant à nos collègues de soutenir ma candidature à cette haute fonction.

Madame la conseillère générale du canton de Colombey-les-Belles, chère Agnès. Je sais l’émotion qui vous étreint en siégeant pour la première fois dans cet hémicycle. Mais je sais aussi l’exigence que Michel Dinet, qui a exercé ce poste pendant 36 ans, a mise à choisir sa suppléante. Je n’ai donc aucun doute sur vos capacités à assurer dignement cette nouvelle fonction. Je vous ai par ailleurs demandé d’accepter d’assurer la présidence de la commission solidarité. Outre vos compétences et vos engagements dans ce domaine, c’est ainsi la marque de fabrique de ce canton désormais connu dans toute la France que vous perpétuerez.

A un an du renouvellement de notre assemblée, cette transition, bien que brutale, s’inscrit aussi naturellement que résolument dans la continuité du mandat que les électeurs ont démocratiquement confié à la majorité en 2011.
Je n’ouvre aujourd’hui aucune page nouvelle et je conduirai à son terme ce mandat dans la fidélité au pacte démocratique et au cap que Michel Dinet a tracé.

Je remercie aussi mes collègues de la droite, du centre et des indépendants pour le souci de l’intérêt général qu’ils manifestent dans ce contexte si singulier.

A tous mes collègues, je veux dire que je présiderai notre assemblée et l’ensemble de la collectivité avec détermination, dans la collégialité et le souci du service aux Meurthe-et-Mosellans, en particulier les plus en difficultés.

Permettez-moi aussi d’avoir une pensée particulière pour les miens, ma famille et tout particulièrement mon époux, mes parents et mes frères. La vie publique n’est pas sans conséquence sur la vie personnelle et familiale. C’est pourquoi et malgré le fait d’être le seul parmi eux à avoir emprunté le chemin de l’engagement politique, je sais la chance qui est la mienne de les avoir toujours eus à mes côtés pour m’aider à avancer. Pour moi, le bien le plus précieux de l’éducation que mes parents m’ont donnée est leur souci constant d’aider leurs enfants à construire leur vie en toute liberté et en toute autonomie.

Je veux aujourd’hui vous éclairer de manière succincte sur trois points :
l’héritage que me semble nous laisser Michel Dinet,
chacun des défis qui s’ouvrent à nous aujourd’hui,
et enfin la manière dont je compte les relever avec vous.

Je n’oublie jamais le credo de la victoire de 1998 : une équipe, un projet, une méthode, au service des hommes, des femmes et des territoires de Meurthe-et-Moselle. Et un fédérateur inlassable de cette incroyable et immense entreprise.

En cinq mandats, la solidarité s’est traduite dans tous les domaines d’action du conseil général. Solidarité en direction des habitants et solidarité en direction des territoires.

L’action sociale rénovée dans une approche positive de développement social interpellant tous les acteurs de la vie locale.
Le développement économique solidaire, pour et par tous, s’appuyant sur toutes les catégories d’entrepreneurs privés, publics ou associatifs.
Une éducation pour tous traduite dans le formidable élan donné par le plan Collèges nouvelles générations et notamment son volet engagé pour des collèges ouverts sur leur environnement.
Un développement territorial basé sur le projet et la solidarité entre tous les territoires si divers du département.
La mobilité pour tous avec le TED dès 1999 et jusqu’au covoiturage ces dernières années.
Les pratiques généralisées de démocratie participative, donnant la parole à tous les acteurs pour construire le lien autant que le bien.
L’attention aux plus défavorisés, aux exclus, la valorisation de leurs propres compétences si souvent ignorées, la dignité retrouvée pour des milliers d’hommes et de femmes de notre département.
La lutte sans merci contre les discriminations de toutes natures et son rendez-vous annuel autour de la semaine Egalité – Fraternité –Agissez.
La culture démocratisée, accessible à tous dans chaque secteur de la Meurthe-et-Moselle et expression de tous.
L’éducation populaire hissée au rang de grande cause départementale dès 1999 avec l’Appel de Villey-le-Sec et le socle de sérénité, et jusqu’en 2014 avec la venue toute récente du Premier Ministre pour la signature de la charte nationale de l’engagement.
Une approche de développement durable profonde, exigeante, combinant objectifs économiques, sociaux et environnementaux dans l’alchimie du territoire. Les projets phares du département, porteurs d’avenir et de la fierté meurthe-et-mosellane, du château de Lunéville au site de Sion, en passant par la transformation des Archives départementales en projet du Centre des mémoires en cours de construction à Nancy.
La solidarité portée jusqu’à l’international par l’appui aux acteurs comme par les partenariats propres du conseil général avec plusieurs pays. Une méthode de travail collégiale tant à l’interne avec élus et services qu’à l’externe avec les partenaires, associant les agents et les citoyens eux-mêmes à l’action publique départementale.

Je serai le garant de la poursuite et de la concrétisation de ces objectifs et de ces actions jusqu’à la fin de notre mandat. Et pour cela nous devons mesurer ensemble les défis du moment.

En Meurthe-et-Moselle comme en Lorraine, la crise économique frappe encore durement. Elle provoque dans chacun de nos territoires des déséquilibres profonds qui peuvent faire douter les habitants de leur capacité à se maintenir dans l’environnement qu’ils ont choisi.
Nous amplifierons l’immense chantier de l’économie solidaire qui, loin des oppositions simplistes entre économie classique et économie sociale et solidaire, promeut au contraire la conviction que chaque entreprise, chaque chef d’entreprise, chaque cadre, chaque salarié, a la faculté d’agir pour un développement économique responsable et humain. Les collectivités locales qui représentent près de 80 % de l’investissement public de notre pays ont de puissants leviers pour agir en ce sens, à l’exemple de la charte que nous avons signée avec la Fédération du bâtiment dans le cadre du Plan Collèges nouvelles générations. Nous organiserons de nouveau à l’automne prochain les Trophées de l’Economie Solidaire, dont la première édition a remporté un grand succès, en montrant la diversité et le dynamisme de l’économie solidaire, des structures associatives aux grands groupes industriels, en passant par le formidable tissu des entreprises de petite et moyenne taille.

Les territoires du département vivent des réalités différentes et souffrent de fortes disparités en milieu rural comme en milieu urbain. La dynamique du projet local et la solidarité en direction des territoires qui en ont le plus besoin marqueront la fin de ce mandat. Je rencontrerai d’ici l’été les partenaires publics et associatifs du département dans chacun des six territoires, puis je réunirai avant l’été les maires récemment élus ainsi que les présidents des intercommunalités afin de consolider avec eux les liens et les coordinations indispensables entre les différents niveaux de l’action publique territoriale. Je poursuivrai mon action attentive et déterminée en direction des territoires urbains fragilisés et le conseil général réaffirmera son ambition dans le cadre de la refonte de la politique de la ville, en lien avec les communes et intercommunalités concernées.
J’attacherai une attention particulière aux territoires ruraux et je formulerai prochainement des propositions concrètes avec l’exécutif et la majorité afin que la solidarité départementale s’exprime de juste manière pour que chaque territoire, rural ou urbain, ait les moyens d’apporter sa pierre au développement départemental et régional.

Nos concitoyens sont enfin légitimement inquiets et attentifs à la préservation d’un cadre de vie et d’un environnement respectueux des générations à venir. Nous n’avons pas encore trouvé l’équilibre entre une nécessaire économie apte à faire vivre chacun dans la sécurité et l’autonomie, un vivre ensemble où les solidarités permettent à chacun de vivre dans la dignité, et un environnement respecté dans ses équilibres et sa pérennité. Je poursuivrai la politique de protection et de vulgarisation de l’environnement, nous mènerons à son terme le beau projet du Forum des paysages à Sion et continuerons de coopérer avec tous les acteurs engagés dans le domaine de l’environnement. Nos choix politiques eux-mêmes refléteront l’engagement du département dans la transition écologique, je pense par exemple aux politiques que j’ai impulsées dans le cadre de la vice-présidence à l’éducation que j’occupais jusque-là, de la construction du premier collège à énergie passive de Meurthe-et-Moselle boulevard de Scarpone à Nancy, au développement des circuits courts pour l’alimentation des collégiens.

Sur le plan financier, je souhaite d’ailleurs confirmer la ligne tracée depuis le début de mandat : la stabilité de la fiscalité, grâce à la négociation positive du financement des allocations individuelles de solidarité, une gestion très rigoureuse de nos finances, qui nous place aujourd’hui dans le tiers supérieur des départements en matière d’indicateurs financiers. Cela nous permet, avec une dette diminuée d’année en année depuis 2004, de conduire le Plan collèges au rythme prévu. Il montra ainsi en charge dans les mois et années qui viennent et garantira ainsi au BTP, et notamment les PME et les TPE, des investissements à la hausse, critère important pour l’emploi dans notre département. Et une gestion dynamique de nos effectifs à moyens constants, en concentrant les redéploiements internes en direction des politiques les plus en tension.

Les habitants de Meurthe-et-Moselle ont aussi, comme ailleurs et encore récemment, exprimé leurs doutes grandissants vis-à-vis de l’action publique et de ses responsables politiques. Nous devons leur redonner la confiance dans une intervention publique qui réponde à leurs besoins et qui mobilise leurs capacités, leur pouvoir d’agir. Ils aspirent à être considérés comme de véritables acteurs, à nous de continuer à leur en donner l’occasion par nos multiples innovations citoyennes. J’irai rapidement à la rencontre des citoyens et j’échangerai également avec tous nos partenaires pour entendre leurs attentes de l’action départementale.

Car il n’aura échappé à personne que l’actualité a brusquement tourné les projecteurs sur les départements et leur devenir. Ne nous trompons pas de débat.
Je ne serai pas de ceux qui brandissent leur bouclier la question à peine posée. La question fondamentale que se posent à juste titre nos concitoyens est la correspondance entre d’une part les besoins qu’ils portent en direction de la sphère publique, d’autre part les moyens et efforts qui leur sont demandés pour la financer, et enfin l’organisation de notre République pour y répondre.

Une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Dont l’organisation est décentralisée, selon les termes de la Constitution.
Les questions que nous devons d’abord poser en premier lieu sont les suivantes :
comment garantir l’indispensable solidarité en direction des personnes que la devise républicaine nous rappelle en permanence ?
comment assurer l’équitable développement de tous les territoires de notre pays ?
quelles solidarités financières doivent être mises en œuvre voir renforcées entre les hommes et entre les territoires pour un égal accès de tous au service public et aux bénéfices de l’action publique ?

Ce n’est qu’au regard de la capacité de réponse à ces trois séries d’exigences que nous pourrons alors examiner posément, sérieusement, sereinement, les évolutions nécessaires de l’organisation institutionnelle.
On peut faire disparaître une structure, mais pas les usagers auxquels elle répond. On peut faire disparaître le conseil général, mais pas les enfants dont il a la charge, les personnes âgées qu’il soutient, les personnes handicapées qu’il épaule, les usagers de la route et des transports qu’il dessert, l’agriculture qu’il développe, les élèves qu’il transporte et héberge, les territoires qu’il équipe.
En ce qui me concerne, j’entends solliciter le point de vue des Meurthe-et-Mosellans et de leurs représentants pour mieux porter notre voix dans le débat national. Je le ferai au travers de rencontres sur le terrain dans chaque territoire, mais aussi dans l’échange avec les partenaires économiques et sociaux, notamment à l’occasion de la session de septembre, dans un débat que je souhaite constructif et responsable.

Je souhaite également prendre l’initiative d’un rapprochement pragmatique avec les autres collectivités. Je le ferai à deux niveaux. Avec les conseils généraux de Lorraine et le conseil régional. Je salue l’initiative du président Masseret de nous solliciter pour poursuivre et amplifier le travail engagé sur les mutualisations possibles. J’ai eu l’occasion de lui dire que je répondrai favorablement et je rencontrerai dès demain le président du conseil général de la Meuse Christian Namy et les jours suivants mes deux homologues vosgien et mosellan pour en discuter.

La Lorraine a besoin d’unité pour avancer, de Belval au massif vosgien, de la Meuse terre de mémoire à l’est mosellan terre d’industrie et au sein de la Grande Région, la Meurthe-et-Moselle jouera son rôle pour la consolidation d’ici 2020 d’une région qui prenne sa place dans l’aménagement du territoire national et la construction d’une Europe coopérative et solidaire.
.
Je souhaite également que ces réflexions de coopérations s’étendent aux grandes villes et agglomérations, aux premiers rangs desquelles la Ville de Nancy et le Grand Nancy que j’appelle à une collaboration sereine et fructueuse au service des habitants. Avec l’ensemble des communes et intercommunalités du département à qui je proposerai d’amplifier les coopérations entamées depuis six années autour des contrats territoriaux de développement durable, et depuis un an avec le projet de plateforme d’ingénierie territoriale, en étudiant avec elles les synergies, les mutualisations, les coopérations plus fortes par lesquelles nous garantirons à nos concitoyens un meilleur service public de proximité, tout en maîtrisant mieux la dépense publique.
Pour l’illustrer, ne faut-il pas par exemple que nous nous mettions d’accord pour un service de transports publics harmonisé dans tout le sud de la Meurthe-et-Moselle grâce à un syndicat mixte unique rassemblant toutes les collectivités concernées ? L’usager des transports bénéficierait alors d’une simplification extraordinaire de ses déplacements avec une billetterie unifiée et un service totalement fluide.
Ne faut-il pas que nous mettions en place une harmonisation de nos restaurations collectives, en partenariat avec la profession agricole afin d’offrir à nos élèves de tous niveaux une alimentation saine, et à l’agriculture locale un débouché utile ? Je signerai d’ailleurs dès cet après-midi avec les responsables agricoles la charte annuelle qui nous lie.
Ne faut-il pas que nous regroupions nos commandes d’énergie au sein d’une centrale avec les collectivités et organismes publics qui le souhaiteront (offices d’habitat, hôpitaux, universités,…), assurant ainsi un moindre coût énergétique pour tous les usagers de ces services publics locaux ?

Pour terminer, je souhaite vous préciser comment j’envisage d’exercer cette fin de mandat. Je serai tout d’abord l’animateur et le responsable d’une majorité unie et ouverte au débat autant que solidaire dans les décisions communes, et garante du mandat que nous ont confié les électeurs en 2011.
Je veillerai également à ce que chacune des sensibilités politiques de l’assemblée puisse s’exprimer de manière représentative et respectée, afin de garantir le nécessaire débat démocratique.
J’associerai les partenaires de toute nature à l’amplification de l’action, à son évaluation et aux préconisations à retenir pour les années qui viennent.
Je poursuivrai et amplifierai les méthodes participatives et les innovations citoyennes, afin que chaque habitant se sente concerné, écouté et associé. Enfin, je veillerai à ce que les agents de notre collectivité, artisans inlassables de l’action publique départementale, soient respectés dans leurs métiers, leurs spécialités, leur statut, et je les inviterai à continuer à être producteurs de propositions et d’actions innovantes devenues indispensables pour démultiplier et donner sens au quotidien de leurs missions, dans un environnement aussi mouvant. Ils sont les visages du service public. Je demanderai à la direction générale et à tous les cadres de veiller à ce que chaque agent trouve sa place pour valoriser ses compétences et capacités dans ce grand et bel édifice qu’est notre collectivité.

J’appelle solennellement chacune et chacun d’entre vous, cher-e-s collègues, et toutes celles et ceux que je viens de citer, à s’engager avec moi à œuvrer de la manière la plus constructive, dans le respect de la diversité et des différences et par le débat et le contrat, à un service public départemental de qualité au service de tous.
J’invite, par le dialogue, à ce qu’aucune question et qu’aucun désaccord ne soient masqués ou au contraire ne soient sujets de blocage. J’appelle de mes vœux le rassemblement de toutes les bonnes volontés à nos côtés afin d’être à la hauteur de l’immensité de la tâche que nous laisse Michel Dinet.

Je serai également, avec ma majorité, au rendez-vous des élections départementales en 2015, porteur de cette année de transition, de notre mandat de quatre années et de notre gestion de dix-sept années depuis la première victoire de la gauche en 1998. Je le ferai la tête haute autant qu’avec humilité. La tête haute tant je suis convaincu de ce que ces nombreuses années d’une politique nouvelle ont apporté à nos habitants. Avec humilité tant je sais aussi le nombre important de questions qui se poseront encore à nos concitoyens dans la situation difficile que traversent notre pays et notre département.

Pour les douze mois qui viennent et pour les années qui suivront, je fais mienne cette phrase de Marie Marvingt , pionnière de l’aviation qui à 80 ans survola Nancy dans un supersonique américain : « Je décide de faire mieux encore et toujours »
C’est la passion du service public, c’est la vocation de notre belle mission d’élu de la République.

Je vous remercie.
Mathieu Klein