Retrouvez ci-dessous mes réponses au questionnaire des Vitrines de Nancy.
Le commerce de centre ville traverse une situation indéniablement difficile.
Beaucoup de facteurs de ces difficultés dépassent l’échelle locale car ils reflètent des évolutions de la consommation et de la société.
Pourtant, à chacune des questions posées, la Ville de Nancy doit apporter une part de la réponse, à travers une action déterminée pour développer l’attractivité commerciale de son territoire.
Comme un grand nombre de Nancéiens, je ne conçois pas la vie en ville sans pouvoir chaque jour me rendre dans ma boulangerie, chaque semaine sur un marché, dans une petite surface, chez un épicier, régulièrement dans une libraire indépendante, etc.
Vivre à Nancy, c’est choisir la proximité avec ses commerçants comme un art de vivre.
Les commerçants et artisans sont des acteurs indispensables au prestige et l’attractivité de notre ville.
ACCESSIBILITÉ
L’accroissement du nombre de magasins fermés est malheureusement une réalité de plus en plus forte à Nancy.
Plusieurs raisons sont à l’origine de cette situation.
En premier lieu une politique des transports et de circulation qui a échoué. Les erreurs commises avec le lancement de la ligne 1 du tram n’ont pas été corrigées et la mise en service du nouveau Réseau Stan l’été dernier n’a pas été à la hauteur des attentes. La majorité actuelle a dû se résoudre à modifier rapidement les circuits et trajets, engageant au passage un surcoût de 2,3 millions d’euros, sans que cela ne résolve les dysfonctionnements.
En second lieu, cette politique des transports et des déplacements n’a pas été pensée à l’échelle du sud de la Meurthe-et-Moselle, alors que 100 000 véhicules entrent quotidiennement dans l’agglomération nancéienne. Quiconque utilise son véhicule à Nancy sait que ce flux génère un encombrement pour notre ville et qu’il doit être régulé.
J’ai, à plusieurs reprises, dénoncé cette situation qui contribue notamment à fragiliser les commerces du centre-ville et incite les clients à se tourner plus encore vers les zones commerciales en périphérie.
Je m’engagerai à ce que le développement du centre-ville de Nancy s’appuie sur une vie commerciale diverse et florissante. L’attractivité de notre ville se joue aussi sur cette capacité que doit avoir le maire à créer un environnement favorable à l’activité dans sa ville.
– Réserver des espaces de stationnement gratuit pendant 20 minutes devant les commerces de proximité dans les quartiers,
– Adapter les tarifs de transport en commun,
– Développer une politique d’animation, renforcer l’attractivité du centre-ville afin de conjuguer achats et plaisir de déambuler,
– Maintenir et renforcer les transports en mini-bus afin de permettre aux personnes âgées notamment de rejoindre le centre-ville,
– Remise à plat du Plan de Déplacement Urbain du Grand Nancy, dans le cadre duquel sera élaboré un plan de piétonisation pour Nancy sur la durée du mandat,
– Engager sans tarder la création de parkings relais aux portes de l’agglomération nancéienne, car les enquêtes montrent qu’une part importante des voitures entrantes dans l’agglomération transite sans s’y arrêter,
– Lancement des études pour la création d’un tram-train afin de desservir l’est de l’agglomération et désengorger l’hyper centre autour d’un second pôle intermodal à St Georges,
– En ce qui concerne l’accès numérique aux magasins, aux événements et aux services du centre ville, les associations de commerçants et la municipalité conjugueront leurs compétences et leurs efforts pour un véritable portail web en direction des consommateurs et des touristes d’affaires.
STATIONNEMENT
J’ai évoqué dans le point précédent la création de zone de stationnement gratuit (20 minutes) dans les quartiers.
La question des travaux est une question sensible souvent posée lors de mes échanges avec les commerçants et j’entends que les acteurs économiques ont besoin de stabilité et de visibilité. Je m’engage donc à ce que de futurs travaux soient suffisamment étalés dans le temps et selon un calendrier connu de tous.
URBANISME COMMERCIAL
En matière d’urbanisme commercial, notre choix est clair.
Je m’opposerai à l’aménagement et l’implantation de nouveaux complexes commerciaux en périphérie de Nancy, car l’agglomération est suffisamment dotée de ce type d’espaces commerciaux.
Je suis attaché à un développement des fonctions essentielles de la ville à l’échelle de chaque quartier, qui doit pouvoir proposer à ses habitants une diversité commerciale en proximité.
VACANCE COMMERCIALE
L’amélioration, sinon la survie, du commerce de centre ville passe par la diversification de l’offre et par la qualité des services et des produits. La collectivité possède, pour cela, un outil juridique avec loi Dutreil sur la préemption de cellules et/ou de fonds de commerces disponibles. Le recours à ce dispositif doit être efficace et non empreint d’idéologie, c’est pourquoi il sera adossé à la création d’un fond public-privé autour d’un partenariat associant la Ville de Nancy, le Grand Nancy et la CCI. Ce procédé s’appliquera uniquement dans des secteurs bien déterminés qui prendront la forme de secteurs sauvegardés du commerce, ainsi que sur une durée limitée. Ce partenariat permettra aussi la création d’un fonds de rachat des cellules vacantes qui sera géré par la Chambre de Commerce et de l’Industrie, afin de faciliter la reprise et de maintenir la diversité commerciale dans nos quartiers.
En parallèle à ce fonds de rachat, j’entends donner des moyens suffisants à la ville pour engager davantage de services aux commerçants notamment pour leur stratégie marketing et de recherche de marchés (présence dans les salons professionnels et auprès des comités d’entreprise notamment).
Enfin, je souhaite faciliter l’installation de jeunes artisans-commerçants dans les quartiers grâce à la création de contrats d’implantation locale qui soutiendront la formation initiale de jeunes ou d’adultes en reconversion en contrepartie de leur installation dans des métiers et des quartiers identifiés.
PARTENARIAT
J’ai évoqué précédemment les partenariats dans les dispositifs pour agir face à la vacance commerciale. La stratégie d’action de la prochaine municipalité sera bien entendu définie en lien avec les associations fédérant les commerces de Nancy telle que « Les Vitrines de Nancy ».
Je veux ici évoquer avec vous le « Nancy Business Act » que je souhaite mettre en œuvre dès 2014. Cet engagement est un acte de confiance en direction des PME et TPE de notre ville. Le « Nancy Business Act » ouvrira une nouvelle ère du partenariat que je souhaite avec les forces économiques de Nancy. C’est un partenariat de confiance, en faisant le pari de celles et ceux qui développent leur activité dans notre ville en leur permettant d’accéder plus aisément aux marchés publics.
SÉCURITÉ
Je serai un maire intraitable avec toutes les formes d’insécurité.
J’ai ainsi plaidé, avec les députés de Nancy Chaynesse Khirouni et Hervé Féron, auprès du ministre de l’Intérieur pour le classement du centre-ville de Nancy en zone de sécurité prioritaire. Ce classement a permis de doter notre ville de policiers supplémentaires et le premier bilan est particulièrement encourageant.
En matière de sécurité publique, j’ai proposé :
– La redéfinition des missions de la police municipale actuellement trop centrées sur le contrôle du stationnement. Privilégier la prévention, la médiation et la proximité.
– La territorialisation de la police municipale afin de rapprocher les agents du terrain et surtout des habitants. Des postes de la police municipale seront ouverts dans les quartiers.
– La création d’un office municipal de la tranquillité et de la sécurité publique fonctionnant 24h/7j, en articulation avec les services d’urgence (15-17-18). C’est au service public de s’adapter à la demande de chaque citoyen et non aux citoyens de dénouer les fils de l’administration.
– Des comptes rendus réguliers sur la sécurité seront assurés dans chaque quartier permettant aux habitants et aux acteurs locaux de prendre connaissance du travail effectué.
– Par ailleurs, j’ai décidé de créer un adjoint chargé de la nuit afin de coordonner toutes les interventions et les politiques publiques de la ville.
PROPRETÉ
La propreté de nos rues est primordiale pour des raisons de qualité de vie, de santé et d’attractivité.
Si l’hyper centre se voit allouer des moyens conséquents pour garantir une propreté quotidienne, c’est beaucoup moins vrai pour d’autres quartiers pourtant riches de commerces de proximité. Un rééquilibrage des moyens d’intervention sera étudié.
ANIMATION
Je souhaite que Nancy devienne la capitale mondiale de la Saint Nicolas. Des festivités seront organisées durant tous les week-ends du mois de décembre. Les commerçants seront au cœur de cet évènement unique, notamment en travaillant à un grand marché artisanal en lien avec leurs homologues de Bari en Italie, Myre en Turquie et New York aux Etats-Unis, qui elles aussi fêtent Saint Nicolas.
Je favoriserai la création de marchés fermiers et paysans avec des producteurs locaux, à raison d’un quartier par jour de la semaine, à des horaires de fin de journée et de soirée adaptés à la vie des familles nancéiennes.
Les places de la ville seront investies par des artistes en résidence afin de les faire vivre et de créer avec les habitants mais aussi les commerçants du quartier.
MISE EN PLACE DE SERVICES
Je suis favorable à la gestion électronique des places de livraison dans l’hyper-centre afin d’optimiser leur temps d’occupation, les mutualiser et fluidifier les rotations.
Par ailleurs, la réflexion autour de la création d’une plate-forme logistique de marchandises (centre de distribution urbaine) sur une emprise foncière connectant voies routières, ferrées et fluviales sera menée à terme. A l’instar de ce qui se fait déjà à Metz ou Lyon, les derniers kilomètres jusqu’au centre-ville se feront via des modes doux (ou électrique) et mutualisant plusieurs entreprises dans leur desserte permettant à terme de réduire le nombre de véhicules de livraison en centre-ville.
Je soutiendrai également la création de « stewards shopping » pour le portage des courses et le guidage des clients sera rendue possible en s’appuyant sur les commerçants et les professions libérales qui souhaitent faire bénéficier de ce service à leur clientèle.
Nancy, le 10 février 2014, Mathieu Klein
