Stan 2013 : occasion manquée

photo(4)Roulez Grands-Nancéiens, le nouveau Réseau Stan et notamment sa ligne 2 en bus à haut niveau de service est mis en service aujourd’hui. Des avancées et aussi beaucoup d’insatisfactions. Une nouvelle ligne en site propre (ou presque) est bien sûr un point positif. Mais qui ne suffira pas à résorber l’échec de la politique des transports dans le Grand Nancy, car l’occasion a été manquée par la majorité de construire des solutions efficaces et à la bonne échelle, celle du bassin de vie du sud de la Meurthe-et-Moselle.

Cette mise en service en 2013 est d’abord à mettre en regard des engagements du plan de déplacement urbain en 2000 : le Grand Nancy serait maillé d’ici à 2007 de 3 lignes de tramway en site propre …

Au-delà de ce retard de six ans pour la seule ligne 2, ce nouveau bus ne circulera en site propre que sur 60 % de son parcours et fonctionnera pour l’heure sans véritables parcs relais, à même de dissuader les automobilistes d’entrer dans l’agglomération en voiture et de les inviter à se reporter sur les transports en commun. Ce qui fait craindre que les difficultés liées aux travaux perdurent après la rentrée.

Ce n’est pas faute pourtant d’avoir, dès 2009, tiré la sonnette d’alarme, à l’occasion notamment du débat autour du projet d’André Rossinot et de Laurent Hénart de construire un parking-relais … en plein centre-ville, place Godefroy de Bouillon. Projet absurde auquel nous nous sommes opposés aux côtés des riverains, rappelant qu’un parking-relais a pour but d’empêcher les véhicules d’entrer dans la ville et non pas de les y encourager !

Ce manque profond de cohérence dans les choix qui ont été faits se retrouve aussi dans le plan du Réseau Stan 2013. Défini sans révision préalable du plan de déplacement urbain de l’agglomération datant de 2006, sans attendre les résultats de l’enquête ménages sur les déplacements dont les résultats ont été présentés le 12 juillet dernier, pourtant commandée pour mieux appréhender les habitudes de déplacements des habitants.

Quant à la suppression de certaines lignes de minibus comme le P’tit Stan de la Colline ou celui reliant Malzéville au Cimetière du Sud via la Ville Vieille et le Faubourg des Trois Maisons, c’est une mauvaise décision, car ces dessertes de proximité sont appréciées des habitants pour leur souplesse et leur convivialité.

On peut s’interroger sur la pertinence de leur remplacement par un transport à la demande qui doit être réservé 24 heures à l’avance, même si des engagements d’amélioration du délais ont été pris par la première adjointe au maire Claudine Guidat suite à la protestation de plusieurs usagers en juillet.

Avec à terme, une Ligne 3 évitant Villers et Vandoeuvre, le réseau s’articulera donc jusqu’en 2022 essentiellement autour d’une ligne 1 de tram à bout de souffle et hors de prix, dont il aurait fallu privilégier le remplacement.

La révision du PDU du Grand Nancy associée à une enquête ménages déplacements à l’échelle du sud de la Meurthe-et-Moselle auraient dû être l’occasion à ne pas manquer de construire l’offre de mobilités permettant de répondre aux enjeux communs à l’ensemble des habitants de ce bassin de vie. L’occasion de se mettre au bon niveau pour réorganiser la gouvernance et traiter collectivement l’ensemble des modes déplacements, du Réseau Stan au tram-train, de l’autopartage au vélo en libre-service et aux pistes cyclables, des TER aux TED.

Pour améliorer le pouvoir d’achat, pour mieux préserver l’environnement, pour une gestion plus efficace des deniers publics, pour un aménagement solidaire et équitable du territoire, pour renforcer l’attractivité économique de l’agglomération, toutes les questions liées aux transports, aux déplacements et aux mobilités sont essentielles.

Pour répondre efficacement aux attentes des Nancéiens et améliorer réellement et durablement leur quotidien, il faudra aussi jeter les bases d’un rapport nouveau avec nos voisins et nos partenaires, fondé sur la confiance, débarrassé de toute velléité hégémonique.